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C'est parti

 

J'avais quand même quelques inquiétudes, un passeport qui expire en mai prochain, tout en sachant que les compagnies aériennes sont frileuses lorsqu'un passager embarque avec un aller simple et sans visa.
Ce matin donc, à 9 heures et demi, j'étais à l'ambassade du Cambodge, dans le XVIe.
Je patiente, sur l'écran qui surplombe la salle d'attente, un film sur les temples tourne en boucle.
D'entrée, l'employé me dit que je ne peux pas faire mon visa. Que mon passeport ne sera plus valable en mai.
Je lui explique, qu'avant mai, j'irai à l'ambassade de France à Phnom Penh et que je le renouvèlerai alors.
« Ah ok, ok ! »
Vingt minutes après, j'avais mon visa « affaire » valable trois mois. Ouf !
Je peux me poser dans un bar pas loin du Trocadéro, et commander un café.
Il paraît que Bordeaux est la ville où le café est le plus cher, que nenni ! C'est Paris.
Record battu : 2,50 euros le café, plus de 16 francs, je rêve ! Alors j'en profite, le bois doucement, fume une cigarette en terrasse.
Je repense à mon trajet d'hier soir. Arrivé à Montparnasse à 18 heures, de longs couloirs de métro, direction Saint-Lazare.
Le train qui m'emporte jusqu'à Cormeilles-en-Parisis est un long manège, j'ai l'impression de voyager dans une poche Haribo. Fauteuils acidulés aux couleurs gaies, au plafond des grappes de led parsèment ce long boyau qui s'étire sans qu'aucune séparation ne vienne nous enfermer. Ainsi je peux voir du fond du train jusqu'à la cabine tout au loin. Et lorsque la rame se tord pour épouser un virage, ce néon embarqué ressemble à une de ces attractions de la foire aux plaisirs des Quinconces. Il déversera les franciliens, la pluie est fine tout autour, la nuit se pose devant la gare, ma sœur Marie-Pierre m'attend.

Ho Chi Minh, l'escale sera le temps nécessaire pour relever le courrier. En France il est encore tôt, j'ai encore les images du Trocadéro d'avant-hier dans la tête. Cette femme en robe de mariée. Elle pose devant un photographe. Dans une heure, j'embarque pour Siem Reap. Elle pose, j'embarque. Cette vie est une drôle de chose !

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