La liberté s'écrit !
Il me lance cette parole et agite ses bras pour dire au-revoir,
le bus démarre, je le regarde une dernière fois, nos yeux sont des miroirs.
Marco sait de quoi il parle, lui qui fait de ses mots un combat.
Me voilà pris dans ce retour, le trajet va être long jusqu'à l'aéroport,
il faudra traverser la ville, patienter dans les embouteillages, quelques heures
sur cette terre avant de la quitter pour la mienne.
J'ajuste mon casque, déplie mon ordinateur, sélectionne une chanteuse,
j'ai envie de sentir du féminin dans mes oreilles, je trouve ce thème de Billie,
« Gloomy sunday », elle chante ce poète hongrois, cette mélancolie qui sur les mots creusent des sillons de révoltes.
Je suis comme soulé, l'ivresse de ce séjour m'a épuisé.
Le bus s'éloigne de San Paolo, j'aperçois le rio Pinheiros,
la fatigue me saisit et je plonge dans un sommeil lourd.
Je revois un instant encore le regard de Marco, « la liberté s'écrit ».